
La séquence politique et sociale que nous vivons en France en ce mois de septembre 2025 peut se résumer en un mot : cacophonie. Etymologiquement le mot ramène à quelque chose de désagréable à entendre. Dans l’usage courant, cela va encore au-delà. Non seulement c’est désagréable, mais c’est inaudible. Et donc inefficace.
Cependant, on a beau jeu d’accuser les politiques d’être confus, incompréhensibles, de dire sans dire, de sous-entendre, de tourner autour du pot ou, au contraire, d’utiliser des mots qui paraissent, en certaines circonstances, agressifs.
Mais en quoi l’entreprise échapperait-elle à ces mêmes travers ? En quoi le dirigeant qui s’exprime devant ses collaborateurs, le manager qui s’adresse à son équipe ou l’expert qui intervient face à des parties prenantes échapperaient-ils au risque d’être perçus comme confus ?
Ils n’y échappent pas ! Cela pour différentes raisons que nous allons explorer ici. Et d’abord, pour être clair, il convient de ne pas tout mélanger.
Pour être clair : ne pas tout mélanger
En préalable je veux dire que j’exclus, ici, le sujet qui consiste à embrouiller son propos à dessein. C’est une stratégie que je désapprouve absolument en tant que coach en prise de parole. Je considère que notre époque est suffisamment complexe et tendue pour qu’il n’y ait d’aucune manière besoin d’en rajouter.
Alors, puisqu’il s’agit de ne pas tout mélanger, commençons par ne pas mélanger les situations. En effet, dans la « vraie vie », nous parlons d’une manière naturellement « emmêlée » : nous parlons comme nous pensons, comme les pensées nous viennent. Forcément dans le désordre, dans l’instant, dans l’inspiration. Ceux qui nous connaissent bien nous suivent. Les autres non, mais ce n’est pas très grave.
A contrario, en situation « communicationnelle », c’est grave de ne pas être compris par notre auditoire car c’est justement pour cela que nous nous exprimons face à lui : pour qu’il saisisse ce que nous avons en tête. En prise de parole formelle, nous avons besoin que nos interlocuteurs soient impactés par nos propos, qu’ils les prennent en compte pour agir ou décider, pour être convaincus ou rassurés.
C’est une différence majeure de position qu’il convient de considérer. Pour le dire autrement, en tenant compte de l’auditoire et en calant le récit sur qui il est, avec ses attentes, ses besoins d’information, son niveau de connaissances, l’orateur commence déjà à gagner en clarté.
La règle qui en découle : ne pas tout dire mais dire seulement ce qui fait sens, ce qui est utile, à l’auditoire.
Ne pas mélanger les idées et les mots
Les mots servent à nous faire comprendre, à transmettre nos idées aux autres ; les mots sont le véhicule de notre pensée. C’est un principe simple mais qui mérite d’être rappelé ici.
En effet, en tant que coach en prise de parole, je constate très souvent que les idées ne sont pas claires chez celui qui s’exprime. Quand je lui demande : « qu’est- ce que vous voulez dire exactement ? » la personne se lance dans de grandes explications et je dois l’aider à trouver le point principal, celui qui motive la prise de parole, cet endroit où elle veut en arriver. En anglais : “What is the point? Go straight to the point!”. Nous autres Français, nous restons plus attachés à la démarche cartésienne que nos voisins anglosaxons, et de ce fait nous déroulons résolument nos propos en mode thèse / antithèse / synthèse. Nous avons donc d’autant plus de difficulté à être « straight to the point » – à aller droit au but.
Pour aider mes « champions » sur ce point, je partage avec eux une astuce : « quand vous construisez vos propos en trois points, comme vous avez l’habitude de le faire, vous pourrez observer que c’est le point 3 qui est, dans la grande majorité des cas, le plus intéressant ou le plus important. Alors, une fois que vous l’avez identifié, remontez-le en première place. Ainsi vous accrocherez mieux votre auditoire parce que vous l’intéresserez plus… »
Ne pas mélanger les mots dans phrase
J’ai constaté aussi que la confusion perçue par l’auditoire – alors que l’orateur se considère, lui, comme parfaitement clair – vient des phrases à rallonges, celles qui comporte plusieurs propositions subordonnées : par exemple des enchaînements avec des « afin que », « pour que », « puisque » … De telles constructions narratives embrouillent l’auditoire : il perd le fil. Pour être clair, je recommande de construire le récit en mode sujet + verbe +complément. C’est très simple mais très efficace et l’auditoire remerciera l’orateur d’être facilement – et rapidement – compréhensible.
Si vous aussi vous souhaitez être plus clair dans vos propos pour être mieux entendu, être compris plus vite, gagner du temps et être plus impactant, vous pouvez vous former à la Méthode du Losange que j’ai conçue justement pour que les prises de parole en public ou face aux médias soient plus claires et plus efficaces. Pour en savoir plus, vous pouvez prendre rendez-vous ici avec moi. Je serais ravie d’échanger avec vous personnellement.
À bientôt pour la suite,
Sophie