La visioconférence est un exercice de prise de parole difficile et exigeant. La situation distancielle réduit les possibilités d’interaction, isole celui qui s’exprime, augmente la distraction et la fatigabilité de l’auditoire.

Bien au-delà d’une transposition pure et simple d’une situation de prise de parole en présentiel, l’usage de la visioconférence suppose l’acquisition de techniques pour gagner en impact. Il s’agit de maîtriser l’image de soi et le cadre, de monter en compétences sur la dimension vocale – débit, intonations, prononciation -, et de travailler la qualité du contenu pour un message efficace et accrocheur.

Parce que ce sujet me paraît essentiel dans le monde actuel, j’ai écrit un livre Visio, gagnez en impact ! édité chez Vuibert. Il rassemble toutes les bonnes pratiques utiles pour améliorer facilement la qualité des interventions à distance.

Les points principaux sont présentés ici :

Pour garder l’attention de l’auditoire, les temps de parole doivent être raccourcis, ce qui suppose savoir quoi dire, et comment dire, d’entrée de jeu.

Le mode pitch – court, direct, factuel – devient la règle. La Méthode du Losange, que nous avons créée et qui nous sert de socle pédagogique lors de tous nos accompagnements, contient les clés pour construire un message impactant sur le fond et sur la forme – verbal et non verbal.

De manière intrinsèque, la visioconférence suppose la vidéo. C’est bien sa valeur augmentée par rapport à la « conf call » – conférence téléphonique. L’image fait gagner en impact ; elle est attendue par l’auditoire qui trouve, à juste titre, plus facile d’être attentif quand il voit son interlocuteur à l’image. Mais le branchement de la caméra est souvent redouté par celui qui s’exprime : il craint l’instabilité technique du réseau ou se sent inconfortable à se donner à voir. Craintes qu’il faut savoir surmonter, même pour quelques secondes d’image seulement.

L’impact en visioconférence passe aussi par l’audio, avec une difficulté supplémentaire, par rapport au téléphone, qui est le nombre élevé de participants. Celui qui parle doit tisser un fil narratif entre lui et ceux qui écoutent, garder tout le monde attentif, faire intervenir à bon escient, installer une dynamique.

L’orateur devient un animateur, qui doit combler les silences, répartir les temps de parole et tenir le chrono, poser les règles d’usage et les faires respecter, toujours dans cette intention d’impact.

Tout cela représente une expertise, indispensable dans le monde d’aujourd’hui comme sont indispensables, le plus souvent, le maniement des outils informatiques, la conduite automobile ou la maîtrise des rudiments d’anglais.

Comme tout, la visioconférence s’apprend, pour plus d’aisance, et d’efficacité dans l’exercice de son métier ou de sa fonction.

L’impact en distanciel

En visioconférence plus encore qu’en présentiel, la question de l’impact est déterminante. Il s’agit de compenser l’absence physique – pas de vibrato énergétique entre les participants – par la qualité du message qui est délivré, aussi bien dans sa dimension visuelle, que vocale et verbale. Donc, il faut travailler à augmenter l’impact.

Attention, l’impact peut être positif ou négatif.

L’impact positif est obtenu par la congruence, ce qui signifie que tous les éléments d’information – image, voix, contenus – portent la même signification. Cela suppose une réflexion et un travail de préparation en amont, sur le cadre, l’apparence, la manière d’animer et de prendre la parole.

L’impact négatif provient d’une dissonance forte, qui va détourner l’attention de l’auditoire du message principal pour le focaliser sur un détail. Ce peut être un mot, une tournure de phrase mais aussi des éléments du cadre ou tout autre « ingrédient » de la visioconférence.

Par exemple, utiliser un fond d’écran en mode « plage et cocotiers » quand la réunion est strictement professionnelle peut susciter un impact négatif chez l’auditoire, du fait du décalage entre le nécessaire engagement dans le travail et les cocotiers qui symbolisent les vacances.

À retenir : la dissonance, le décalage, le hiatus, sont toujours plus impactants que le message principal. Il faut donc les éviter.

Gagner en impact en visioconférence, un webinaire de Sophie Backer

La visioconférence, tout un art !

20 recommandations de base pour gagner en impact en visioconférence

Soigner l’image

  • Rehausser l’ordinateur pour que la caméra soit presque à hauteur des yeux
  • Redresser l’écran pour que la caméra soit bien face à celui qui s’exprime
  • S’éloigner de l’écran – de presque un mètre – pour cadrer en plan poitrine
  • Peaufiner le fond d’écran
  • Se tenir droit, sans points d’appui
  • S’apprêter comme dans la vraie vie
  • Sourire

Maîtriser l’audio

  • Ralentir le débit de parole
  • Articuler
  • Ponctuer
  • Gérer les silences
  • Maintenir le fil narratif
  • Animer en encourageant – et en gérant – les échanges
  • Tenir le timing

Dynamiser le contenu

  • Construire le propos en mode pitch
  • Muscler le début
  • Démarrer à l’heure
  • Gérer les interventions des participants
  • Conclure de manière claire
  • Construire le slide show en mode dynamique
Faites le test sur la visioconférence !